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en chasse… Ce cher Robert est un délicieux libertin.

Le député épiait Adrienne, d’une œillade oblique. La jeune fille était plus pâle que de coutume. Elle murmura :

— M. Labrousse s’amuse… même à présent ? Il me semble que le lion est tout près de devenir vieux…

— Bigre !… Et c’est moi qui reçois le coup de pied de l’âne : Robert est mon cadet, chère amie… Je me sens pourtant fort capable… Enfin, n’insistons pas. Mon Dieu ! oui : Robert s’amuse encore actuellement. Vous ne voyez que le grave Labrousse qui travaille à son bureau. Vous ignorez le Labrousse nocturne qui sable le champagne dans le monde où l’on ne s’ennuie pas.

— Il a une maîtresse ? questionna vivement Adrienne.

Descombes ne parut point remarquer le trouble de la jeune fille. Il répliqua avec bonhomie :

— Mais comment donc !… Elle est même fort jolie.

— Jeune ?