Page:Marais - Trio d amour.pdf/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Robert continua, en se rapprochant de la jeune fille :

— Adrienne… Puisqu’il n’y a plus personne, ici… voulez-vous me rendre le service de passer chez Descombes, avant le déjeuner… Il faut que je lui communique immédiatement une pièce de son dossier… c’est urgent. Cela vous donnera l’occasion de revoir votre vieil ami.

— Oui, monsieur.

Adrienne remettait son canotier, sa jaquette. Et comme ses gestes les plus simples révélaient une distinction innée — si différente de l’élégance prétentieuse, du genre « demoiselle de magasin » des filles du peuple qui portent chapeau — Robert éprouva le besoin de lui manifester cette politesse embarrassée que nous inspire tout déclassé.

Il questionna, avec une familiarité un peu contrainte :

— Cela ne vous ennuie pas, au moins ?

— Au contraire, monsieur.

— D’ailleurs, c’est votre faute, Adrienne… Vous êtes toujours la première arrivée et la dernière partie : alors, on s’adresse à vous.