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désorientés par cette situation anormale et pénible.

Robert reprit, le premier, son sang-froid. Incapable de s’imaginer qu’il avait été rencontré l’avant-veille, dénoncé la veille et qu’en trente-trois heures, sa femme, sa frêle et timide Cécile avait pu recevoir ce choc, réagir au point de vérifier les preuves de la trahison et venir aussitôt confondre le trompeur, il s’égara dans des suppositions beaucoup plus vraisemblables que la vérité.

Procédant par déduction, il réfléchit : « Par qui a-t-elle pu apprendre que je suis à Monte-Carlo ?… Par la seule personne qui sût mon adresse ici : Arnaud… C’est une gaffe d’Arnaud. »

Irrité contre son employé, il se calmait à cette pensée : « Non, Arnaud est trop fin pour commettre de ces bévues… S’il a livré le secret de mon séjour à Cécile, c’est qu’un motif grave l’y a déterminé… Il s’est produit certainement un fait nécessitant cette révélation… Par conséquent, il aura inventé en même temps quelque prétexte qui justifie ce mystère aux yeux de ma femme : à