— Adrienne, vous n’avez pas honte de vous mettre en parallèle avec les autres ? Est-ce la même chose ? Je vous ai souvent bousculée, houspillée — les heures de bureau sont si irritantes ! — mais je vous estime très profondément. Vous n’avez pas le droit de risquer à l’aveuglette le bonheur que vous partagerez un jour avec un compagnon approprié à vous… Vous êtes honnête, pure…
— Je m’en fiche ! cria brutalement la jeune fille.
Robert se rappela à propos qu’il était un homme marié. Il objecta :
— Je ne suis pas libre… J’ai une famille ; des affections à protéger, à ménager… Les intrigues que vous me prêtez, Adrienne, ne sont pas de ces liaisons qui compromettent la tranquillité d’un foyer. On commet bien des vétilles ; on recule devant des responsabilités plus inquiétantes…
Adrienne, vaincue, se ratatinait sur sa chaise ; sans oser lever les yeux.
Robert Labrousse tiraillait machinalement sa moustache ; ne sachant comment s’y prendre pour continuer l’entretien.