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se sentit rougir, la face empourprée d’une chaleur intense. Le regard sévère de Robert la brûlait et la cinglait ; elle éprouvait — sous la torture de ce regard fixe — l’impression humiliante d’être souffletée sur les deux joues.

À la fin, Labrousse s’écria :

— Ah ! çà… Adrienne : est-ce que vous devenez folle ?… Qu’est-ce que vous vous êtes fourré sur la tête ?

Depuis qu’elle avait retiré son chapeau, les cheveux d’Adrienne s’étaient décoiffés, déplaçant ses bandeaux : et maintenant, la jeune fille évoquait, sans s’en douter, ces réclames pour teintures : « Avant, Après » où des femmes immuablement souriantes exhibent une toison bicolore. Adrienne avait conservé ses tresses noires rattachées sur sa nuque ; tandis que sa mèche teinte, dérangée, s’était aplatie sur son front : et cette chose blondie produisait un effet burlesque.

Mais M. Labrousse n’avait pas envie de rire. Il se leva ; hésita un instant ; puis, déclara sur un ton cassant :

— Mademoiselle, je regrette infiniment que vous