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faune une expression d’ardeur pathétique. Elle se mordit la lèvre et murmura, songeuse :

— Non… Je ne sais pas…

Mais d’Arlaud n’écoutait plus : Gilberte était entrée. Il constata : « Elle est encore plus jolie que l’autre jour. » La jeune fille était simplement vêtue d’un costume tailleur quelconque. Elle possédait cette coquetterie raffinée qui ne s’attache qu’aux charmes naturels : la recherche de la coiffure faisait valoir ses cheveux d’or sombre ; le col échancré dégageait sa gorge blanche et ronde de chanteuse. Et dans ce petit salon bourgeois, la beauté de Gilberte produisait un effet de contraste, la sensation d’une chose de luxe qui n’est pas à sa place.

— Êtes-vous prête à sortir ? questionna Marcel avec empressement. Vous avez pris tout ce qu’il vous faut ?

Gilberte demanda :

— Que me faut-il ?

— Un peu de musique et beaucoup d’aplomb… Je vous conduis chez un de mes amis à qui vous allez accorder une audition… Ça fait partie de