Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

allée ? J’ai peur qu’il ne lui soit arrivé un accident. Je m’informe partout ; j’ai déjà téléphoné à d’Arlaud, mais il n’a pu me renseigner, on a coupé brusquement… Alors, Gilberte a songé que vous lui aviez promis votre visite, ce soir, et que votre absence coïncide avec celle de Suzanne…

Le banquier consulta sa montre : dix heures. Suzanne l’avait quitté à neuf heures ; elle n’était donc pas rentrée directement.

Il dit :

— Mademoiselle Suzanne est ici, ne vous inquiétez pas. Elle est venue me faire une communication intéressante : notre conversation s’est prolongée ; nous avons perdu la notion du temps… Excusez-nous de vous avoir alarmé par notre oubli… Je la reconduis chez vous dans quelques minutes et je vous fournirai des explications.

Le banquier sonna :

— La voiture… Je sors.

Tandis qu’on lui passait son pardessus, il songea : « Si ma supposition n’est pas fondée, je serai bien embarrassé en face de son père.