elle l’attendait à toute heure du jour, en rêvait la nuit ; et la pressentait avec inquiétude, impatience et curiosité. Elle comptait sur le hasard plus que sur ses relations, car elle répugnait aux promiscuités d’une liaison mondaine : sa pudeur souhaitait d’établir une barrière entre sa vie secrète et sa vie privée.
On la suivait fréquemment, dans la rue ; elle en éprouvait une étrange anxiété. Elle aurait voulu découvrir ainsi, sans préliminaires, l’inconnu prédestiné ; puis, la vulgarité de ces poursuites l’écœurait ; elle se hâtait de fuir, honteuse, sans même oser regarder le passant qui l’avait frôlée. Son besoin de tendresse, ses rancœurs conjugales, son mépris des préjugés et sa pureté native se heurtaient singulièrement. Ces combats intérieurs lui formaient une volonté contradictoire à la fois capable des pires et des meilleures actions.
Un après-midi, Simone, désœuvrée, se