faveur du système d’éducation libérale.
En étudiant la jeune Camille, elle lui découvrit une tournure malicieuse dans la gaieté qui lui permit de déduire que l’enfant aurait de l’esprit.
Par une gradation savante de lectures choisies, elle cultiva cette cervelle en friche, supprimant les romans des collections bleues ou roses, Mme de Ségur, Mary Floran et autres Zénaïdes Fleuriots, pour sauter successivement d’Alphonse Daudet à Anatole France et d’Anatole France à Zola en passant par Balzac. Elle tenait à former à sa fille une intelligence réaliste pimentée d’ironie, estimant que le sens pratique et le scepticisme suffisent à nous conduire : l’un est la science de la vie et l’autre est la science de vivre.
À dix-neuf ans, Camille de Francilly, extraordinairement changée, comprenait, analysait et commentait Flaubert : en terminant le chef-d’œuvre du grand écrivain, émue par le sort affreux de l’héroïne, elle pouvait s’écrier