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Docile, le secrétaire décacheta l’enveloppe et commença de lire à voix haute :

« Gros cocu,

« Tu es trop godiche pour t’apercevoir tout seul que ta femme te trompe ; et pourtant… »

— C’est bon. Donnez-moi ça, interrompit Lestrange, autoritaire et sec.

Le petit secrétaire s’esquiva en riant sous cape, diverti par cet incident burlesque.

Resté seul, Armand Lestrange acheva cette lecture désagréable. Il haussa les épaules : bah ! la classique injure anonyme…

Mais il était furieux que son jeune secrétaire y fût initié. Il murmura :

— Si j’avais su !…

Puis il fit gravement cette réflexion saugrenue :

— Voilà ce que c’est que d’aimer les côtelettes panées.

Ainsi que cela se passe dans bien des intérieurs, ce mari représentait la femme dans