cat nommé Neuville qu’il connaissait personnellement.
Romain pensa aussitôt : « À l’entr’acte, j’attraperai Neuville dans un couloir et je l’interviewerai sur le compte de ces dames… Enfin ! Voilà quelqu’un susceptible de me fournir une précieuse indication ! »
Maximilien Neuville — que Romain se félicitait de rencontrer ce soir — était un de ces hommes entre deux âges qui se flattent de paraître celui des deux qu’ils n’ont plus. Vieux célibataire macéré dans la tranquillité lénitive de son égoïsme comme un cornichon dans son bocal, il faisait encore illusion de verdeur à quinze pas, grâce à la maigreur et à la longueur de sa haute charpente ; mais, la toute petite tête qui surmontait ce grand corps dégingandé accusait par son teint livide, ses cheveux gris, sa patte d’oie et ses fanons, la fatigue de ses quarante-huit ans.
D’esprit superficiel, capable de travail mais incapable d’énergie, plus vaniteux qu’ambi-