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lité, de vous revoir ailleurs, chez moi, sans gêneurs autour de nous, sans indifférents malencontreux… Voulez-vous déjeuner avec moi, voyons… après-demain ? Non ? Vous êtes froissée de ma précipitation ? Ma vie est si absorbante qu’elle me force d’être toujours pressé… Enfin ! Vous déciderez vous-même. J’ai tellement envie de vous reparler, en tête à tête… Vous êtes si jolie… Écoutez : le jour où vous serez disposée, envoyez-moi un mot… ou téléphonez… Et quelles que soient mes occupations ce jour-là, je me rends libre, je réserve ces minutes précieuses… J’habite 4, rue de Solférino, à deux pas du quai d’Orsay… Dites, jolie madame, accepterez-vous ? Me permettez-vous d’espérer ?

— Oui.

Je viens de reconduire les deux derniers par-dessus du vestiaire. Dans les grands salons silencieux, les glaces reflètent ma silhouette alerte qui remonte prestement vers l’asile de ma chambre close.

J’ouvre la porte, avec un petit frisson de