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tit, on m’y laissait vagabonder pendant les vacances ; j’y retrouve des souvenirs devant chaque arbre, le rappel des imaginations puériles dont mon esprit peuplait le décor. Et je suis étrangement heureux de promener Geneviève à travers ces taillis, ces clairières, ces belles allées de chênes où mon enfance a découvert des forêts vierges, des jungles, des brousses, tout un monde illusoire, chimérique et lointain.

Parfois, au sortir d’une haute futaie, nous débouchons au bord d’un étang ; le reflet de l’eau stagnante fait miroiter l’envers du paysage en perspective glauque.

Geneviève s’assoit sur l’herbe et s’amuse à jeter des pierres dans l’eau pour voir onduler la surface du miroir