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sent de tous côtés leurs remparts de velours vert.

Nous parcourons sans nous lasser leurs sentiers broussailleux, leurs chemins étroits bordés d’arbres si élevés, si serrés, si touffus, qu’il y fait nuit en plein jour et qu’au plus fort de la chaleur une délicieuse humidité tombe de leur voûte sombre… Nous avançons, dans cette obscurité vague, à petits pas timides ; nous sommes un peu inquiets, un peu émus, frémissant d’une imprécise anxiété à nous sentir dans la solitude impressionnante du silence et de la pénombre qui font le charme des grands bois.

Je subis toujours une espèce d’enchantement à m’enfoncer dans ces profondeurs de verdures : quand j’étais pe-