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voir » et mes jours sont dévorés par cette perspective ; je suis aveugle pour le reste ; mes yeux ignorent la route qui ne conduit pas chez elle.

Ah ! que mes craintes étaient injustes !… Elle est telle que je l’avais rêvée ; ou plutôt, sa nature dépasse mon rêve. Maintenant qu’elle s’apprivoise avec moi, qu’elle se livre chaque jour davantage, je lui découvre toutes les qualités qui correspondent à mes désirs. Nos esprits s’entendent merveilleusement : une même sensibilité accorde leurs jugements.

C’est la première fois que je ne me heurte pas au mystère de mon voisin, à l’énigme d’un front impénétrable, à l’incompréhension d’un caractère étranger.