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je le peux, je les accompagne de loin dans leur promenade.

Hier, je m’arrangeai de manière à me trouver devant leur villa, quand elles rentreraient. Je les vis paraître à l’instant que j’avais prévu.

Tout en feignant d’allumer une cigarette, embusqué derrière un arbre, je savourais la joie de prendre un peu possession d’elle par le regard. Une femme peut nous demeurer étrangère ; qu’importe ! tant que subsiste la faculté de la contempler : le magnétisme qui rayonne de son être, de sa grâce, nous fait vibrer comme à la sensation d’une caresse ; sa démarche, son air, la beauté de son visage, l’énigme de sa robe excitent nos battements de cœur. Sa personnalité nous échappe, mais sa forme charmante