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coin de l’univers échappé au fléau où l’on puisse se réfugier sans heurter des cercueils. Les conventions s’abolissent : le civilisé cesse de jouer son rôle de singe policé ; mais chacun se rapproche de son voisin, sans avoir besoin de le connaître, car les êtres humains éprouvent le désir de se serrer les uns contre les autres ainsi que les survivants d’un naufrage. Il n’est plus d’ordre social pour séparer ces malheureux.

J’ai vu cela ; j’ai cru que le spectacle de la mort nous enseignait la science de vivre.

Mais l’ouragan s’apaise… et les mœurs reprennent comme par le passé.

La force même du souvenir ne peut lutter contre les vieilles coutumes. Où est le temps où il suffisait d’être compa-