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pas « qu’on me prête de l’argent » ; je veux en gagner. Sans cela, on m’offre bien, mais accepter, c’est s’enfoncer davantage. »

(17 août 1917.)

Les jours, les semaines s’écoulent, sans allègement. La garde-malade trouve une sorte de stimulant dans l’immensité de sa peine. Elle se raidit contre la catastrophe inévitable. Un stoïque effort de volonté la soutient. Elle n’a pas, comme d’autres, le secours de la prière. Elle ne tire que d’elle-même la force de lutter. Mais cette fermeté ne la dessèche point. Son besoin d’aimer domine les pires souffrances. Toutes ces choses délicates et profondes, une admirable lettre les exprime :

« Je sais trop combien vous participiez à mes angoisses pour ne pas vous rassurer dès que je le puis en vous disant : j’ai plus de forces que ces jours derniers. Il y a en moi un fond d’énergie qui m’aide à reprendre le dessus. Ce