mais les assiduités de Derive lui causent une sorte de tristesse.
À force d’étudier ses compagnons, elle remarque soudain les prévenances exagérées, voire déplacées, des Lambert-Massin (ces époux relativement âgés) à l’égard de ce garçon de trente-six ans qui paraît encore assez jeune pour avoir l’air d’un vrai jeune homme. M. Lambert-Massin l’écoute bavarder avec une obséquiosité attentive, tandis que Marthe opère de savants mélanges de crème et d’eau chaude dans la tasse de thé qui lui est destinée : ils semblent considérer Georges comme un être d’essence rare.
Une musique sautillante s’élève : l’orchestre du café commence de jouer la Musette de Pfeiffer, un de ces morceaux à la fois délicats et de compréhension facile que l’on entend un peu partout. Et Claude frissonne : cette Musette fait partie du répertoire des concerts Halberger ; combien de fois son père ne l’a-t-il pas répétée !… Le son nasillard du hautbois résonne encore dans ses oreilles…
Ah ! pourquoi faut-il que ces tziganes de