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Claude s’aperçoit que Georges Derive a glissé sa jambe contre sa jupe et qu’il tente une caresse vague, par pressions progressives. Le visage indifférent, il affecte de regarder par la portière, d’un air détaché. Claude rougit ; elle essaye de se reculer, prise de honte parce qu’involontairement, elle éprouve un émoi sensuel qui l’envahit de mollesse. Et, brusquement, elle rabat son voile de crêpe sur sa figure.

M. Lambert-Massin, qui est sur le siège de l’auto auprès d’Émile, se retourne tout à coup et frappe sur la vitre à l’adresse de sa femme ; Marthe fait un signe d’assentiment ; alors, l’auto, décrivant une courbe, s’arrête devant le pavillon d’Armenonville.

On s’assoit dans le jardin du café, car l’air est d’une tiédeur inusitée, annonçant un printemps hâtif. Claude, sérieuse, examine Georges avec rancune : pourquoi est-il ainsi envers elle, cet homme qui lui eût inspiré tant d’affectueuse sympathie ? Elle songe innocemment : « Peut-être est-ce moi qui ai tort ; on doit envisager le flirt sans pudibonderie… »,