Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/84

Cette page a été validée par deux contributeurs.

abîmes de réflexions ; chez elle, on parlait beaucoup plus franchement et, cependant, on respectait les convenances.

Or, comme elle a toujours vécu solitaire, Claude en arrive à conclure naïvement que ce doit être là l’ambiance habituelle des milieux mondains.

Les Frères Derive et le député Asquin sont les autres amis de la maison. Ils viennent déjeuner presque tous les dimanches, jour de repos de M. Lambert-Massin. Claude a remarqué malgré elle l’intimité suspecte de Joseph Asquin et d’Irène, le flirt déplacé entre Henri Derive, ce grave politicien de quarante-deux ans, et cette gamine vicieuse d’Yvonne. Les Lambert-Massin semblent ne rien voir. Et la sympathie grandissante de Georges Derive, le charmant viveur aux yeux doux, embarrasse Claude autant qu’elle l’attire, à présent qu’elle se manifeste dans une atmosphère insolite.

Aujourd’hui, où c’est la deuxième fois qu’elle assiste à ce déjeuner hebdomadaire qui réunit les trois hommes ainsi qu’Irène et Colette, Claude se rencogne timidement, glacée de tris-