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C’est d’abord cette cousine Colette de Verneuil, qui s’appelle en réalité Colette Lambert ; fardée, teinte, parfumée, sanglant ses quarante-cinq ans dans des toilettes de jeune fille, Colette est une femme équivoque dont les lèvres fredonnent constamment les derniers refrains de café-concert, lorsqu’elles ne mâchonnent pas la cigarette que Léon la regarde fumer d’un œil désapprobateur.

Ensuite, Irène d’Albret inquiète légèrement Claude : cette comédienne de salon a toutes les allures d’une demi-mondaine et les libres propos d’une cabotine.

Irène d’Albret, Colette de Verneuil,… pourquoi se sont-elles affublées de pseudonymes à particule ? La conversation de ces deux femmes effarouche Claude dont la naturelle candeur s’exprimait sans honte, sans trouble, au cours des tête-à-tête paternels ; son innocence ne comprend guère, mais sa pudeur en est obscurément choquée. Les manières réservées, le ton austère des Lambert-Massin, contrastant avec les façons indépendantes de leurs cousines, plongent la jeune fille dans des