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Et Claude apparaît. Sa figure régulière est douloureusement pâle ; ses prunelles ardentes se posent sur le couple avec une expression d’intense gratitude ; sa bouche mouvante frémit nerveusement. Elle balbutie :

— Bonsoir, mon cousin… Je vous demande pardon : je vous dérange, tous les deux… C’est plus fort que moi. Depuis ce matin, je vacille dans un cauchemar… Je suis annihilée… Je n’ai pu trouver un mot de reconnaissance. N’est-ce pas, je souffrais trop… Et puis, ce soir… Quand je me suis vue dans cette jolie chambre si intime, avec votre chère Madeleine affectueuse et gentille, couchée dans son petit lit, à côté du mien… Cette sensation d’une famille nouvelle qui me tend les bras ; cette impression d’échapper à l’atroce isolement auquel j’aurais été livrée… Ah ! j’ai compris que le seul bonheur qui puisse me consoler plus tard, vous me l’apportez à cet instant… Et j’éprouve le besoin de vous remercier ; de vous dire combien vous êtes bons ; à quel point je vous admire et je vous aime… que tout ce que je pourrai, pour vous