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meuse mauve ; elle arrange, d’un doigt furtif, sa tunique de mousseline de soie, et entame le récit du tragique événement, qu’elle termine sur cette phrase pathétique :

— J’adopte Claude… C’est ma troisième fille ! Je veux me consacrer à son bonheur.

La visiteuse manifeste une admiration véhémente ; ses exclamations variées chatouillent la vanité de Marthe : « Que cette jeune fille a de la chance de vous avoir rencontrée !… Ma chère, vous possédez un cœur d’or ! » Puis, tout à coup, madame de Tracy s’interrompt, pour remarquer :

— Oh ! ma chère !… Cette robe vous moule : vous avez une taille, là-dedans !… C’est toujours Margot sœurs ?

— Toujours… Elles ont un chic pour escamoter les hanches ; et, pourtant, je ne suis pas serrée…

Second coup de sonnette. Marthe, abandonnant sa visiteuse, bondit vers l’entrée et aperçoit une jeune femme d’une trentaine d’années, brune, mince, très maquillée. Marthe s’écrie :

— Irène !… Chère amie vous arrivez bien :