Marthe hausse les épaules, découragée ; et elle entraîne Claude vers la chambre de sa fille aînée. Yvonne Lambert-Massin est une grande gamine mince dont les dix-sept ans anguleux ont une tournure dégingandée ; sa figure un peu pointue et jaunâtre est plus étrange qu’attrayante ; seuls, ses cheveux châtains très abondants et ses yeux noisette peuvent prétendre à la beauté. Elle examine Claude sans bienveillance, écoute sa mère d’un air désapprobateur, et bougonne entre ses dents :
— Ben !… en voilà une histoire réjouissante !
On passe à côté, chez la petite sœur.
— Vous partagerez la chambre de Madeleine, annonce madame Lambert-Massin à Claude. Nous ferons installer votre lit pour ce soir.
Et l’instinct ancestral du gîte — cet instinct de la bête pour sa tanière — est si puissant que Claude lève les yeux, regarde avec un peu plus d’intérêt : la pièce est très gaie, d’une puérilité joyeuse ; le papier des murs est illustré de fresques enfantines : sur un fond