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II


Claude s’est laissé emmener avec la docilité inerte d’une inconsciente. Après avoir hyperesthésié toutes ses facultés sensitives, voici maintenant que sa douleur sombre et s’apaise dans une sorte d’abrutissement ; ses nerfs épuisés n’ont plus la force de souffrir ; son être est anéanti.

Elle considère sans le voir, le décor pimpant où elle se trouve transportée : ce clair et grand salon dont les fenêtres sont remplacées par une longue galerie vitrée ouvrant sur l’avenue ; ces murs ornés de tableaux aux cadres trop dorés ; ce tapis d’Aubusson ; ces bergères aux coussins roses ; ces tentures ver-