viendra dès demain ; c’est lui qui s’occupera de toutes les formalités.
Glorieuse et modeste sous la louange unanime, madame Lambert-Massin prend une voix angélique pour prier poliment la concierge d’aller transmettre au chauffeur l’ordre de se préparer à repartir. La femme s’acquitte de sa mission avec zèle. Tandis que le moteur commence ses ronflements progressifs, elle raconte à Émile ce que vient de décider sa patronne. Les gestes nombreux, l’accent lamentable et criard tout à la fois, les mimiques expressives des gens du peuple transforment cette histoire en un roman-feuilleton pour le Petit Parisien.
Agacée que le chauffeur l’ait écoutée sans manifester d’enthousiasme, la concierge insiste :
— Comprenez-vous ?… Madame Lambert-Massin recueille la petite Gérard !
— Pauvre fille ! murmure Émile en se plaçant correctement au volant.