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qu’elle s’efforce de consoler. Elle s’assoit près de Madeleine et la prend sur ses genoux en la câlinant.

Pendant la journée, Madeleine n’a pas songé une seule fois au départ de sa grande amie. Les événements la distrayaient. Elle était fière de porter une belle robe bleu ciel couverte de guipure ; de quêter pendant la messe, au bras d’un petit garçon d’honneur ; c’était très divertissant de voir marier Claude.

À présent l’enfant comprend seulement qu’il lui arrive une vraie peine. Elle subit obscurément l’angoisse atroce qui précède les séparations.

Claude s’émeut ; quelqu’un, ici, regrettera son passage si bref, appellera son souvenir… Elle promet, en cajolant la petite fille :

— Mon absence ne durera pas longtemps, ma chérie… Nous reviendrons bientôt.

Madeleine réplique, l’accent désespéré :

— Oui, mais vous ne coucherez pas dans ma chambre, cette nuit !

Georges ébauche un sourire.

Madeleine continue :