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serrent avec effusion les mains loyales de Léon et de Marthe.

— Merci ! merci ! chuchote madame Halberger en passant devant madame Lambert-Massin, dont elle bénit, se la rappelant à cette minute, la visite mémorable rue Albouy…

Claude éprouve aussi une légère affliction en sentant la froideur hostile de madame Henri Derive, qui se tient à la droite de Georges. La fille du banquier Hirschfeld, qui épousa Henri la semaine précédente, témoigne une politesse glaciale à sa belle-sœur : ses yeux graves détaillent longuement la beauté de Claude ; ils expriment une sorte d’antipathie mélancolique : la rancune envieuse d’une héritière à l’égard de la fille sans dot qui possède la certitude d’être aimée.

Mais c’est sans sévérité que Claude juge les sentiments d’Ève Derive : ne lui décernent-ils pas la suprématie du bonheur ?

Et Claude — touchée d’être si favorisée — pardonne à la pauvre riche.

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