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que madame Halberger ; elle va répliquer sèchement : « Bien des gens seraient heureux de posséder cette rente » ; mais un coup d’œil jeté sur la robe de sa voisine, sur les glaces biseautées de la voiture luxueuse et les coussins de satin beige, la calme… Elle comprend, s’incline déféremment devant le prestige de la richesse…

Et madame Halberger se contente de dire :

— Nous ferons tout ce que nous pourrons, mon mari et moi, afin d’adoucir le sort de Claude.

— Moi aussi !… Moi aussi, soyez tranquille, promet Marthe avec élan.

Les voici arrivées. Madame Lambert-Massin descend de voiture, inspecte avec une sorte de malaise cette rue inconnue, étroite et grise ! En face, c’est une muraille terne, une haute porte cochère sur laquelle elle déchiffre machinalement cette enseigne : « Machines agricoles et industrielles. » Sur le trottoir où elle se trouve, une marmaille piaulante s’arrête de jouer pour venir admirer l’automobile. La robe de madame Lambert-Massin frôle l’éta-