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Il lui semble qu’elle n’aura jamais le courage de supporter sa journée jusqu’à la fin ; elle tombera avant, lasse d’énervement, brisée d’émotion.

La vue de Georges la réconforte, lorsque le jeune homme entre au salon ; il a des yeux fiévreux et des mouvements crispés qui plaisent à Claude, parce qu’ils trahissent ses propres sentiments.

Elle songe : « Dieu que cela sera délicieux, ce soir, de me débarrasser de ce voile qui m’encombre, de cette robe qui m’engonce, pour revêtir le plus simple de mes tailleurs, et partir toute seule avec Georges… Demain, nous serons à deux cents lieues de Paris ! »

Hélas ! auparavant il lui faut subir l’inévitable corvée des formalités nécessaires et s’offrir aux félicitations d’un cortège composé d’envieux ou d’indifférents.

La belle cérémonie… Dans l’église bondée de curieux, Claude s’avance avec lenteur au bras de Léon Lambert-Massin, qui arbore une physionomie touchante de père attendri.

Marthe, triomphante et congestionnée, s’ap-