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Ensuite, la femme de chambre s’empresse autour d’elle. La première du couturier, qui vient l’habiller en personne, étourdit Claude par le tourbillon de ses gestes et la volubilité de son verbiage.

Peu à peu, Claude voit apparaître dans la glace la silhouette liliale d’une mariée délicate et vaporeuse que Julie et l’ouvrière arrangent avec précaution, comme on effleure un objet fragile. Elle est coiffée d’un béguin de dentelle blanche où se rattache une couronne de roses de mai. Sous ses boucles fauves, son visage s’allonge, pâlot, et ses yeux cernés semblent plus grands : Claude a l’air d’une petite fille malheureuse. Elle a l’impression qu’elle va refaire sa première communion, grâce à cette atmosphère de fête, au voile de tulle que la couturière épingle soigneusement derrière son oreille.

En proie à une migraine croissante qui lui donne des nausées, Claude finit par balbutier, défaillant presque :

— Je vous en prie… Apportez-moi une tasse de café noir.