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sera — et qu’ils ne pourront même pas s’en venger en vitupérant son honorabilité — les Lambert-Massin se sentent étouffer de rage.

Léon est vert de fureur rentrée. Il pense amèrement : « C’est à nous qu’elle est redevable de sa chance… Si Marthe ne l’avait pas ramenée ici, elle n’aurait jamais rencontré cet imbécile ! »

M. Lambert-Massin est exaspéré de constater qu’en voulant jeter la pierre à Claude, il a posé le premier pavé qui servira à édifier le panthéon où régnera sa jeune cousine.

Il nous suffit de souhaiter malheur à notre prochain pour lui porter bonheur : la Fortune s’amuse parfois à faire tourner sa roue contre le vent terrestre.

Léon suffoque. La véhémence primitive de sa nature reprend le dessus : en dépit de l’éducation mondaine et du flegme étudié, il faut qu’il se soulage par quelque geste violent… Et, tout frémissant de jalousie, il renverse, d’un coup de coude nerveux, un beau vase de céramique où s’étagent les palmes frisées d’un araucaria. Le bruit du cache-pot qui se brise