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dance extraordinaire de la jeune fille présage un fait prochain, souhaité par tous.

Reprenant son sang-froid, Marthe s’amadoue, et susurre d’une voix mielleuse :

— Oui… Vous êtes un peu fatiguée. Reposez-vous, nous prierons pour vous.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— Tu viens ? dit Henri en jetant à son frère un coup d’œil moqueur.

Georges renoue sa cravate pour la troisième fois. Il se décide à suivre son frère. Mais, dans l’auto, retirant son chapeau, il se penche vers la glace du panneau de devant, et, considérant la raie blanche qui sépare ses cheveux en deux bandeaux inégaux, il déplore avec un accent consterné :

— Louis ne sait pas me coiffer !

— Coiffe-toi tout seul, conseille Henri, légèrement agacé.

— Tu es bon, toi : je n’en ai pas l’habitude.

C’est au tour de Georges de se découvrir mille laideurs insoupçonnées : « J’ai le front un peu fuyant ; Claude ne doit pas aimer ça.