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deur qui caractérise les fruits des mariages sans inclination.

Henri répond avec condescendance :

— Tu n’es qu’un grand gosse passionné !… C’est la sensualité qui parle. Mais, triple maladroit, puisque tu peux te payer cette fantaisie, à quoi bon te marier ? Claude t’aurait cédé sans cela… N’ajoute pas foi à ses résistances : elle est maligne, cette enfant ; mais, au fond, elle t’aime réellement ; et si tu te montrais habile, elle finirait bien par faiblir. Tu es très joli garçon, mon cher Geo, et la jeune Claude a des yeux pour le constater : je m’en suis aperçu…

— Tu conviens qu’elle m’aime !

— C’est fort probable. Tu as toujours eu du succès auprès des femmes. Eh bien ! Claude serait une délicieuse maîtresse : douce, aimante, docile… Vous joueriez aux époux amoureux tant que cela ne te lasserait point. Je ne vois même pas d’inconvénient à ce que tu t’amuses à doter le monde d’une jolie fille de plus, d’un enfant de l’amour, comme tu dis… Seulement, le jour où, revenu de ton caprice, tu aspirerais