Page:Marais - Le Huitieme Peche.pdf/252

Cette page a été validée par deux contributeurs.

constate, avec un étonnement naïf : « Mais, elle m’aime… Elle m’aime. »

Les frémissements de la jeune fille dont le corps frissonne de fièvre ; le tremblement nerveux de sa bouche douloureuse ; l’amour et le désespoir qui se lisent dans ses yeux noirs sont autant de jouissances dont Georges se repaît délicieusement. Il savoure le bonheur d’être aimé sans l’angoisse de se croire trompé.

Il attire à lui le buste frêle qui se rétracte contre son étreinte ; il chuchote d’une voix attendrie :

— Ne vous désolez pas, ma pauvre petite Claude. Vous deviendrez une honnête femme : la mienne…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Georges l’a ramenée jusqu’à la porte de ses cousins. Ils ont dû faire un effort immense pour se séparer. Claude s’écroule sur la banquette de l’ascenseur ; et c’est avec une peine extrême qu’elle se traîne jusqu’à l’appartement des Lambert-Massin : elle a les jambes cessées.

La souffrance et la félicité lui ont été dis-