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m’ont amollie au contact de leur luxe… Je n’ai plus le courage d’un effort, à présent… Je me rends si bien compte de ma faiblesse ! Je n’ai pas une nature virile, moi. Ah ! oui… Je le comprends que je suis destinée à mal tourner… Et cela me fait beaucoup de peine. Allons ! puisqu’il le faut, je m’y résignerai peut-être… Mais, pas avec vous ! Oh ! non… ça, jamais… Je ne pourrais pas… Avec le premier gandin qu’ils me présenteront ; avec un autre de leurs amis ; avec n’importe qui… mais, pas avec vous !… Je sens que je ne serais jamais capable… avec vous… monsieur Derive !

Georges éprouve une impression singulière ; il lui semble qu’il est soulagé ; de quoi ? il l’ignore. Quelque chose allège son cœur ; il est délivré du vautour qui le rongeait. Le doute qui l’oppressait s’est envolé. Ce savetier-financier vient de conquérir l’insouciance inconnue des riches.

Tant que Claude se défendait honnêtement, Georges suspectait son désintéressement : on lui a déjà présenté — dans le demi-monde et