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Ce n’est plus l’amoureux de Cherville qu’elle a devant elle : ces regards orageux, ce ton rude sont d’un ennemi malveillant plus que d’un galant entreprenant ; Claude s’en félicite et s’en désole à la fois.

Quant à Georges, l’énervement que lui cause la conduite incompréhensible de la jeune fille prime son désir et son affection : il la considère d’un œil dur. Est-ce lui qui a prié Irène, Yvonne et Claude d’envahir sa maison ? Comment, on lui jette la petite Gérard dans les bras ; et il devrait jouer un rôle grotesque jusqu’au bout, en face de cette gamine indéchiffrable ?… Il murmure : « Je ne suis pas un pantin, moi. »

Claude s’approche de lui et questionne, en l’enveloppant d’un regard ardent :

— Alors, monsieur, vous me jurez que vous n’y êtes pour rien… Elles ne vous avaient pas prévenu… Ah ! qu’elles sont viles ! Si vous saviez… Elles m’ont amenée ici par ruse, sans me dire où l’on allait. Elles m’ont menti. Tout cela, pour me pousser à… Oh ! les drôlesses !