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baisant la main offerte d’Irène, qui déclare très haut :

— Nous sommes venues pour admirer votre collection de tabatières.

Claude est soulevée par un mouvement de colère et de mépris en devinant le guet-apens auquel elle s’est laissé prendre. Elle attire Yvonne à l’écart, et reproche :

— Je ne vous croyais pas inconséquente au point de commettre une telle incorrection !… Se présenter chez un célibataire, chaperonnées par la maîtresse d’un de ses amis… Yvonne, qu’est-ce que monsieur Derive va penser de cette équipée ?… Et votre mère est un courant ?

— Non.

Yvonne réprime un sourire railleur ; elle implore, à voix, basse :

— Ma chère Claude, ne m’en veuillez pas : j’avais tant envie de visiter l’hôtel des frères Derive, que l’on dit plein de merveilles… Et j’ai estimé qu’avec vous, ce serait moins compromettant.

Roide et silencieuse, Claude proteste par son