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Claude a remarqué qu’Yvonne lui glissait un regard suppliant. Et la jeune fille suppose que sa cousine, se repentant de ses duretés de l’avant-veille, s’efforce de préparer la réconciliation en lui proposant cette promenade. Claude ne veut point avoir l’air de repousser les avances de la petite Lambert-Massin dont le caractère pervers lui inspire plus de pitié que de blâme.

Irène, pimpante et fanfreluchée, se présente très exactement, et emmène les deux jeunes filles, après des adieux rapides à Marthe. L’automobile du député Asquin attend la comédienne à la porte.

Dès qu’elles sont en voiture, Irène et Yvonne se mettent à jacasser avec tant d’animation que Claude ne peut placer un mot afin de demander où on la conduit. La comédienne parle d’une répétition générale à laquelle elle assista hier. Elle décrète : « Ce que X… peut être mauvaise dans son rôle, ma chère !… Détestable artiste d’ailleurs… Pas de jeu… Pas de méthode… Elle est beaucoup trop naturelle. » Irène rend ses arrêts sans appel, avec le ton tranchant