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de mes cousins. J’ai des raisons très sérieuses…

Halberger médite ; il songe à ce qu’il pourrait faire pour Claude. Mais un signe de sa femme l’arrête, change le cours de ses réflexions.

La sage madame Halberger a écouté la jeune fille avec une attention profonde ; sa prudence l’engage à se défier des belles résolutions d’une petite exaltée qui n’a pas vingt-deux ans. Et retenant son mari du geste, elle observe judicieusement :

— Claude… vous me surprenez beaucoup : quels motif graves vous déterminent à abandonner vos bienfaiteurs après avoir passé huit mois sous leur toit ? Si leur protection s’était défavorablement exercée, vous en auriez souffert plus tôt !

— Chacune de leurs paroles me reproche d’être à leur charge.

— N’êtes-vous pas un peu susceptible ? Votre crainte même de les gêner et le sentiment de votre situation vous portent peut-être à interpréter dans un sens fâcheux des propos non malveillants ? Vous n’avez pas de causes suffi-