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si leurs comptes varient de quelques sous, d’une quinzaine à l’autre. Quant à Claude, on ne lui donne jamais d’argent.

La jeune fille se dépêche de partir avant que Marthe puisse revenir sur son autorisation.

Rien n’oblige Claude à tenter cette démarche précisément aujourd’hui ; ce n’est pas la fête de madame Halberger : mais la fougue de la jeunesse la fait bondir d’impatience. À présent qu’elle a résolu de quitter ses cousins, elle veut agir tout de suite, exécuter sur l’heure un projet que son esprit n’avait pas conçu encore hier. Le moindre retard lui apparaîtrait comme une catastrophe.

Durant le trajet, elle échafaude ses plans futurs. M. Halberger va l’encourager, la recommander. Qui sait s’il ne la prendra pas dans son concert pour remplacer le pianiste, les soirs où celui-ci a congé ? Claude se voit déjà installée sur l’estrade, à côté du cymbalier, devant un beau piano de grande marque. Ses rêves devancent ses désirs et réalisent ses espérances.

Lorsqu’elle monte l’escalier obscur d’une