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garçon assez faible vous aime ; et vous cherchez à ce qu’il vous épouse… Prenez garde, vous avez tort… Votre tactique est une méprise ou vous êtes présomptueuse… Vous avez dû constater ce soir qu’un Derive n’épouse qu’un sac… Vous finirez par lasser Georges. À votre place, je me dépêcherais de lui céder avant qu’il fût marié à son tour…

— Pour qui me prenez-vous ?

— Pour une fille sans le sou.

— Je me moque de l’argent !

— Se moquer des choses n’est pas s’en passer. Vous méprisez les pièces de vingt francs ; mais vous aimez l’avenue d’Antin, les courses en auto, les parfums rares, les vraies dentelles, le théâtre, la musique, la grasse matinée, les robes que paye maman, les plats que cuisine Marie, le raisin au mois de janvier et les pommes au mois de juin… Vous aimez tout ce qui coûte cher et vous avez perdu l’habitude de compter, parce que ce sont les autres qui dépensent pour vous !

Claude a un sursaut d’indignation :

— Est-ce à vous de me reprocher ce que