lée, passa un peignoir par-dessus sa chemise ; puis, quittant sa chambre à pas de loup afin de ne point réveiller Madeleine, elle se dirige à tâtons dans l’obscurité et va frapper tout doucement à la porte d’Yvonne.
— Entrez ! balbutie une voix chevrotante.
Yvonne est couchée ; elle a le visage enfoui sous ses draps ; son oreiller chiffonné se promène au pied de son lit. À l’approche de Claude, elle lève la tête, découvre sa figure ravagée de larmes amères. Elle semble avoir maigri en trois heures : ses joues sont creusées ; deux rides qui partent des ailes du nez, pour s’aller perdre aux commissures des lèvres, vieillissent douloureusement ce visage d’enfant.
Claude, émue, court vers elle et l’embrasse tendrement en murmurant :
— Pleurez, ma pauvre Yvonne… Pleurez : ça soulage.
Claude n’a pu supporter l’idée qu’Yvonne se désolait toute seule, au milieu du silence nocturne : tout apitoyée, elle est venue participer à sa peine.