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Ainsi, est-ce le véritable amour — beaucoup plus que des principes de commande — qui nous enseigne à ne point faillir. La passion inspire à la femme le désir de se grandir aux yeux de celui qu’elle aime, et l’aspiration à la noblesse est le commencement de la vertu.

Vivre de Georges, accepter l’argent de Georges… Tarifer les joies de sa personne alors qu’elle a donné son cœur… Claude éprouve un dégoût immense à évoquer ces viletés.

Ces combats intérieurs avivent sa beauté ; l’expression de son regard devient d’une profondeur rare, pour une jeune fille. Et Georges, qui subit ce charme intense, se montre plus épris, plus empressé. Les entrevues fréquentes, dans un milieu complaisant, achèvent de torturer Claude : elle découvre que ce ne semble qu’un jeu de résister aux autres, du jour où s’impose l’effort de se vaincre soi-même.

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Lorsque Marthe juge Claude impeccable dans sa belle robe de panne noire dont le deuil est peu rigoureux, elle l’emmène au salon. Ce soir, on attend les frères Derive invités à dîner.