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aplati ; la sueur coule sur son front, dans son cou où des plaques roses marbrent la peau blanche ; sa jupe de piqué porte des taches verdâtres et sa ceinture de crêpe pend comme une loque effilochée. Qu’importe !… Claude questionne d’une voix étranglée :

— Cherville ?… Où est Cherville ?…

Le paysan médite un long moment. Il finit par désigner une masse jaune, vers l’ouest.

Claude le plante là, et galope de nouveau dans la direction indiquée. Au bout de trois quarts d’heure, elle arrive devant l’hôtel, grimpe l’escalier quatre à quatre, sous les yeux des baigneurs et des valets interdits, et monte se réfugier dans sa chambre. La chair brûlante, les tempes battantes, courbaturée, moulue, fiévreuse, Claude se jette sur son lit et ferme les yeux — anéantie.

Après un certain temps, elle reprend conscience, peu à peu. Elle compte six fois le tintement d’une pendule : on va rentrer, changer de vêtements pour le dîner… Aussitôt, elle saute à terre, court se regarder au miroir : oh ! ses cheveux… sa robe salie… Claude déroule