— Je ne sais pourquoi je vous demandais cela !… Les mœurs de ces individus sont profondément affligeantes : je préfère les ignorer.
La manucure se tait : elle est habituée à ces brusques revirements qui trahissent la versatilité du cervelet d’oiseau-mouche que contient le crâne étroit de sa cliente.
D’ailleurs, l’entrée soudaine de la femme de chambre fait diversion.
— Qu’est-ce qu’il y a, Julie ? interroge Marthe.
— C’est une dame qui veut parler à madame… Elle dit que c’est urgent ; qu’elle s’appelle madame Halberger.
— Madame Halberger ?… Je ne la connais pas. Qu’est-ce que cette personne qui se présente chez les gens à onze heures du matin ?
La femme de chambre réplique vivement :
— Ah ! j’oubliais… Elle vient de la part du cousin de madame : monsieur Gérard.
Marthe réfléchit : Victor Gérard n’est pas son cousin, d’abord : c’est le mari d’une cousine pauvre de M. Lambert-Massin, qui est morte il y a quelque cinq ans : les Lambert-