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son bras sous celui de Claude ; et il l’entraîne doucement, traîtreusement, à l’écart de leurs compagnons. Son frère le regarde agir avec un sourire complice, puis, se rapproche d’Yvonne.

Georges et Claude s’enfoncent dans un petit sentier qui serpente entre deux champs d’orge. La jeune fille, troublée, cherche à dégager son bras qu’emprisonne l’étreinte de Georges ; il la serre contre lui et, à chaque pas, leurs hanches se heurtent voluptueusement. Il murmure :

— Que vous ai-je fait ?… Vous êtes fâchée ?… Depuis quinze jours, vous me fuyez… vous me boudez !

Claude veut répondre, mais sa gorge serrée ne laisse passer aucun son ; elle se recule. Il insiste :

— Vous n’êtes pas gentille… Vous me rendez très malheureux…

— Moi !

L’innocente s’est méprise au verbiage banal du Lovelace. Claude regarde avec une tendresse passionnée cet homme qu’elle croit peiné ; elle