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dant, le merveilleux hôtel solitaire se dresse majestueusement sur une grève déserte, derrière laquelle s’élèvent quelques bicoques de pêcheurs, une église et une petite colline verdoyante surmontée d’un calvaire. La flore du pays semble riche en luzerne, orties et chardons ; une herbe sale pousse çà et là, à même le sable ; mais le prospectus de l’hôtel annonce des excursions splendides.

Au bout d’une semaine de séjour dans cet endroit saumâtre — où l’on ne peut sortir sans être cuit par le soleil ou fouetté par la tempête, aveuglé par des trombes de sable et poursuivi par une ribambelle de marmots qui mendient avec l’effronterie de leur race — Claude ne comprend pas pourquoi ses cousins ont choisi cette étrange villégiature. Elle en découvre promptement l’explication.

À Deauville, les toilettes de Marthe se fussent perdues dans la cohue des courses ; elle se fût confondue parmi l’essaim de baigneuses, incapable de lutter avec le luxe professionnel des demi-mondaines dont les commanditaires sont autrement fortunés qu’un M. Lambert-Massin.