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La jeune fille n’a qu’un adoucissement à sa peine : l’amitié de la petite Madeleine, trop jeune encore pour entrer dans les calculs de sa famille. L’enfant adore sa grande amie qui l’encourage à s’instruire en lui apprenant les leçons indiquées par l’institutrice, sous forme de contes ingénieux que Claude imagine si bien. Ce sont aussi les belles histoires inventées par sa compagne qui endorment insensiblement Madeleine, les soirs où elle s’agite dans son lit, apeurée au milieu des ténèbres. Et Claude se raccroche éperdument à cette tendresse puérile, qui est son unique réconfort.

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Une nouvelle épreuve : ses yeux se dessillent. Et cela lui semble extrêmement dur d’être désabusée sur le compte de ses faux parents.

Un dimanche matin, M. Lambert-Massin entre dans la chambre de sa femme au moment où elle se dispose à partir pour la messe avec Claude, Yvonne et Madeleine. Il annonce, d’un air sombre :

— Je reçois à la minute un mot de Colette :